La joie, parce qu’il en faut

La joie

La joie, comme le rire qui peut l’accompagner, est thérapeutique : il en faut (je ne parle pas ici de la dictature du bonheur, du positivisme en vogue)

La joie est une émotion primaire, que beaucoup d’enfants connaissent, et que peu d’adultes gardent : ce plaisir total, qui se vit sans retenue, libre de toute raison ou convenance. On vit un moment de bonheur sans frein, c’est la joie pure, reliée à l’instant présent. Ce moment ne se pense pas, ne se programme pas, il vient, il surprend : on peut organiser une soirée avec cet objectif et en sortir triste parce que c’était raté.

Pourquoi la joie peut être rare quand on est adulte, la réponse est évidente : on se prend au sérieux. Ce qui nécessaire mais qui ne devrait pas exclure la légèreté dans la manière d’assumer ses responsabilités, vis-à-vis de soi et des autres. Il n’y a pas d’un côté le temps de l’enfant insouciant/joyeux et de l’autre le temps de l’adulte responsable/ sérieux : pourquoi mettre une frontière entre les deux ? Une anxiété déplacée, des ambitions trop grandes ? Ne peut-on être responsable et quand même léger ?

De plus les personnes qui laissent de l’espace à la joie dans leur vie sont généralement celles qui assument le mieux leurs responsabilités : cette joie recharge leurs batteries, leur insuffle une nouvelle énergie, elle les rend plus légers et donc plus efficaces face à ce qui réclame du sérieux.

La joie naît de choses simples, ni coûteuses ni inaccessibles. Il s’agit d’observer ce moment qui survient au moins une fois par jour, où tout va bien, mais qu’on laisse passer sans le voir, sans l’apprécier, qu’il s’agisse de la compagnie d’un proche dont on pourrait faire un petit moment de folie, où d’un instant à écouter de la musique, qu’on laisserait nous emporter.

Ce moment va passer, il passe, il est passé. Pourquoi ne pas l’investir ?

Du fait de notre histoire personnelle, de nos conditions de vie, nous sommes inégaux quant à l’aptitude à laisser venir la joie vers nous. Un travail sur soi peut être nécessaire mais dans tous les cas, il ne s’agit pas tant de la cultiver que de lui laisser une petite porte d’entrée, sous forme d’acceptation de ce que l’on est, de ce que l’on a, et de relativisation des craintes.

Pour information la joie n’accepte que les invitations de ceux qui ont un réel désir de l’accueillir.

 

 

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