La constitution du couple

La belle découverte

On se rencontre, on se parle, on est satisfait de ce que l’on entend, de l’écoute de l’autre, de sa compréhension. On pense « c’est peut-être la bonne personne » : on est content, on continue à se questionner, à questionner, à parler, et tout continue à aller dans le bon sens. Une complicité se crée, on est de plus en plus contents de se retrouver.

Lors de ce début de relation, on peut perdre un peu de sa « raison », se laisser emporter par le désir que ce soit la bonne personne. Ce qui peut nous amener à minimiser les petits signes négatifs, et donner de l’importance aux signaux positifs, en oubliant que même si l’autre est sincère, il est peut-être, sans le vouloir, en train de montrer une image enjolivée de lui-même.

La relation de couple est un processus en mouvement, il faut le respecter comme tel : lorsqu’une femme et un homme se marient, ils sont au début d’un processus, pas à sa fin.

Chacun arrive dans la vie à deux imprégné des valeurs qu’il a reçues dans sa famille, de son expérience dans d’autres relations, de ses forces et ses faiblesses. Chacun apporte donc son monde et c’est le croisement entre ces deux mondes qui créera l’espace couple : on dit qu’un couple, c’est 1+1=3. Le 3 étant l’espace à créer ensemble et entretenir, à travers les phases où l’on découvre de nouvelles facettes de l’autre, en bien ou en mal, où en parle, ou pas… Il y a dans tous les cas des moments de rapprochement, de stagnation ou d’envie de reculer, de petites et grandes peurs…

Le retour à la réalité

On découvre que l’autre n’est pas tout à fait celui qu’on croyait, un certain étonnement peut s’installer de part et d’autre. Le partage des responsabilités à assumer amène ensuite le couple à se confronter à la réalité, à découvrir peu à peu les différences : on voit toutes les facettes de l’autre, y compris celles qu’on n’avait pas vraiment voulu voir lors de la rencontre. Il y a inévitablement déception, l’image idéalisée laisse place à la réalité de la personne.

Cette étape n’est pas aussi négative qu’on peut le croire, elle permet à chacun de se repositionner par rapport à l’autre.

 

Le travail de rapprochement

On se rapproche pour assoir la relation sur une réalité solide. Ceci, bien entendu, dans le cas où les différences constatées ne sont pas trop grandes, et surtout si le dialogue est possible, pour trouver ensemble un nouvel équilibre. L’effort de réajustement fait par l’un des deux seulement ne fait que retarder la confrontation aux vraies difficultés.

Cette phase consiste à exprimer les attentes respectives, à trouver un terrain d’entente sur les sujets de différence. L’idée pourrait s’exprimer ainsi :  tu es important(e) pour moi, j’ai le désir qu’on travaille ensemble sur nos désaccords, pour vivre ensemble dans une ambiance où l’être bien ensemble serait notre priorité.

C’est à partir de ce travail que naît véritablement le couple et le futur qu’il peut avoir.

Les crises à traverser

  • La cohabitation

Différences de rythmes et d’habitude de vie, questions d’argent, telles que traites, école, tout cela provoque les premiers soucis. Souvent on préfère au début ne pas en parler, pour éviter de décevoir ou vexer l’autre. Alors qu’au contraire, c’est en discutant ces questions au début de la vie de couple qu’on évite un cumul de frustrations, qui ressortiront un jour ou l’autre, voire des années plus tard, sous forme de règlement de comptes.

  • La famille du conjoint

Dans le contexte socio culturel marocain, très souvent, trop souvent les belles familles sont envahissantes dans la vie du couple. Une partie non négligeable des divorces au Maroc est due à un interventionnisme excessif des familles des époux. Tout se passe comme si le fils ou la fille mariés restait le fils ou la fille qu’on a éduqué, qui doit suivre des consignes. Faux : en principe c’est un adulte autonome qui s’est marié, apte à prendre ses responsabilités et gérer par lui-même sa relation avec son conjoint, les détails de leur vie pratique, et ses conflits avec lui…

  • Les enfants

Avec l’arrivée des enfants, c’est l’équilibre de la relation qui change. La barque qui portait deux personnes doit en porter une ou plusieurs autres…dépendantes, qui ont besoin d’attention, de soins, de temps. Ce qui fait moins de temps l’un pour l’autre, et qui donne à certains le sentiment d’être délaissé au profit des enfants.

C’est alors le moment de se souvenir de la première naissance : celle du couple. La relation de couple a besoin de soins, comme un enfant. Et il ne faut pas beaucoup de temps pour montrer à votre conjoint qu’il reste important.

 

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